Une après midi ordinaire, ce jour là, Matthew ne travaillait pas, il a quand même le droit de prendre des jours. Quelque chose le préoccupait, il n'arrêtait pas d'y penser. En effet, il avait été appelé par les fondateurs, et on lui avait annoncé que sa protégée avait enfin découvert ses pouvoirs. Ce qu'il voulait dire qu'il n'était plus obligé de lui cacher la vérité sur sa vraie nature, et aussi qu'elle risquait des attaques de démons. Dans tout les cas, il serait toujours là pour la protéger, c'était son devoir et puis il ne supporterait pas de la perdre. C'était plus que de l'amitié qu'il ressentait pour elle, ça ne faisait aucun doute. Alors qu'il était tranquillement assis sur son canapé, il entendit la porte d'entrée, il alla donc voir. « Kath, qu'est ce que tu fais là ? » Ce n'est pas que ça le dérangeait, mais qu'elle entre sans toquer, c'était bizarre, il avait un mauvais pressentiment, mais ça pouvait juste être une impression.

C'est alors qu'un démon apparut, et pas n'importe lequel, un être des ténèbres, aucun doute c'est lui qui était visé. « Kath va t-en ! » Même si ce n'était pas elle qui était visé, il devait la protéger et surtout réagir très vite. Il vit rapidement la flèche arrivé sur lui. « Flèche empoisonnée ! » S'empressa-t-il de prononcer, celle ci se transforma en lumière bleue et fut envoyé directement sur le démon, ce pouvoir était bien pratique. Cette saloperie explosa, et voilà un démon en moins, il se précipita ensuite vers sa protégée. « Tu vas bien ? » Heureusement qu'elle n'était pas blessé, mais bon maintenant, il avait dévoilé sans le dire avec des mots ses pouvoirs. C'était le moment de lui avouer la vérité. « Tu as enfin reçu tes pouvoirs, je sais que tu es une sorcière, mais les fondateurs m'avait fait promettre de ne pas te dévoiler que j'étais ton être de lumière avant que tu ais tes pouvoirs. » C'était court et direct, pour tout dire, Matthew avait peur qu'elle le prenne mal.

Cachons-nous des choses, c'est tellement amusant.
Matthew & Kathleen.

La journée était bonne. Il faisait plutôt bon dehors et la librairie était calme. A ma place, beaucoup pourrait se plaindre de ne pas vendre énormément, moi je voyais le bon côté des choses, j'avais un peu de repos. J'en avais besoin. Ces dernières semaines avaient été compliquées pour moi. Plus que d'habitude. Je devais mentir à Matthew à propos de mes pouvoirs, je les avais reçus il y a peu de temps, j'avais beaucoup de mal à l'accepter, mais je n'avais pas le choix. Si seulement je pouvais m'en débarrasser. J'étais prête à beaucoup pour ça, presque tout je crois. J'avais peur. J'étais effrayée, même. Il y a un mois à peine j'étais encore une jeune femme tout ce qu'il y a de plus normale ou presque et un matin je me suis levée avec ça. Je savais que ce jour arriverait, mais j'avais toujours espéré qu'on m'oublie ou que jamais ils ne se déclenchent. D'ailleurs je ne m'en servais pas, comme ça j'étais certaine de ne pas avoir de problème. Le seul soucis était que l'un de ses pouvoirs se déclenchaient tout seul. Je ne sais pas si toutes les créatures surnaturelles avaient ce pouvoir, mais il était bien pratique dans le fond. J'anticipais le danger. On pouvait dire qu'une alarme était en moi, je le sentais, je savais que quelque chose allait se passer. Une sorte de sixième sens, dirons-nous. Malheureusement, je ne savais pas qui allait attaquer, ni même à quel pouvoir j'allais avoir à faire. Je sentais juste le danger et la personne qui l'était. Un peu comme une prémonition, sauf que je ne voyais rien, je ressentais tout. J'anticipais. C'était bien pratique et avec le temps mon pouvoir se développerait peut-être pour que je sois capable de tout anticiper. J'avais peu d'espoir. Bref, là n'était pas le problème, je le sentais il allait se passer quelque chose et je ne pouvais pas l'ignorer, c'était Matthew. J'enfilais donc mon manteau sans perdre une minute, hurlant à l'autre libraire que je devais partir d'urgence et sans lui laisser le temps de répondre, je claquais la porte. J’espérais que cela ne se répéterait plus, j'allais devoir inventer une excuse et si ça se reproduisait j'avais peur de perdre mon emploi.

Sur la route qui me conduisait chez Matthew, je réfléchissais à comment lui expliquer que je savais ce qui allait se passer et comment lui dire s'il me voyait me servir de mes pouvoirs. La route n'était normalement pas très longue, mais même en voiture j'avais l'impression que tout cela durait une éternité. Je débarquais en courant, me garant n'importe comment, j'entrais chez lui sans réfléchir et prendre la peine de frapper. J'arrivais juste à temps puisqu'il se fit attaquer à peine eut-il le temps de me demander ce que je faisais là. J'eus certainement la réaction la plus stupide que je n'ai jamais eu. J'étais restée complétement paniquée, figée, immobile fasse à la situation. Déjà voir un démon, je trouvais ça effrayant et je préférais laisser les autres se débrouiller, mais voir Matthew qui se servait de la magie, j'étais plus qu'étonnée. Je n'y comprenais rien et sous la surprise j'étais incapable d'utiliser un pouvoir pour le défendre. Quelle bonne sorcière je faisais, incroyable. Incapable de défendre quelqu'un. Toute une vie comme ça, j'allais m'éclater. Il l'avait tué. Heureusement qu'il savait se débrouiller tout seul. Il me parlait, mais je n'écoutais pas ou très peu et je ne répondais pas. Enfin si, j'écoutais les dernières phrases m'expliquant toute la vérité. Allons-y, lâchons les vérités sans prendre le temps de dire les choses. Si j'étais du genre à m'énerver, je pense qu'il se serait pris un objet dans la figure, là non, je restais calme et silencieuse. Silencieuse depuis au moins deux bonnes minutes, si ce n'était plus. J'avais l'air ridicule. « Je te déteste de m'avoir menti. » était la première phrase que je réussissais à dire, toujours avec un petit sourire alors que la situation ne prêtait pas au rire et que je le détestais vraiment. « Je te faisais confiance et je croyais te connaitre. » C'est vrai, il avait pu me mentir sur un tas d'autre chose. « Tu m'as menti. » répétais-je alors. J'aimais un homme que je ne connaissais même pas. Comment pouvait-il me faire ça ? « Depuis trois ans. » Ajoutais-je. Il me mentait depuis trois ans, j'avais confiance en lui depuis trois ans. « Tu me caches autre chose ? Dis-moi tout maintenant tant qu'à faire. » après tout, autant tout savoir. Je restais calme, j'étais toujours calme, je n'élevais que rarement la voix, mais j'étais bavarde lorsque j'étais surprise. Enfin, pas bavarde, j'enchainais des phrases, me répétant sans laisser le temps à l'autre de répondre. « En plus, je suis incapable de te protéger. » chuchotais-je plus pour moi que pour lui. J'étais venue là pour ça et au final j'étais restée pétrifiée. « je croyais qu'on était amis. » terminais-je par dire. Tout cela ne voulait rien dire, mais peu importe. On ne pouvait pas être amis si on se mentait, on ne pouvait dire se connaitre si on se cachait de telle chose. Je trouvais que le mensonge était diffèrent, parce que je lui avais également menti sur mes pouvoirs, mais le fait qu'il sache des choses sur moi sans me l'avouer, je trouvais ça étrange. Il se devait d'être proche de moi pour pouvoir arriver à son but, me protéger, rien de tout ça n'était réel, notre amitié était fabriquée pour lui, il ne le pensait pas vraiment.

Ce qu'il craignait est arrivé, elle risquait de le rejeter, mais quand même le détester ? Cela n'avait pas été facile pour lui, il avait fait son boulot, à plusieurs reprises, Matthew avait voulu lui dire la vérité, mais il n'avait pas eu le droit. De plus ne pas obéir aux fondateurs pouvaient s'avérer risquer, il tenait quand même à sa vie. « Pardonne moi, je t'en prie, je voulais tout te dire, mais je n'avais pas le droit, ça a été dur pour moi. Notre amitié était bien réel, je ne t'ai jamais menti à propos de ça, et puis tu me connais, du moins une partie de moi. » La preuve qu'avoir des protégés c'était difficile, sauf quand ils étaient sorciers et conscient de leur pouvoir. Ce n'était peut être pas un hasard, si on lui avait confié Kathleen. « Je ne te cache rien d'autre, tu sais tout à présent, enfin presque. » Ce enfin presque n'avait rien à avoir avec la magie, mais plutôt avec les sentiments qu'il ressentait pour elle. « Je ne sais pas ce que je ferais sans toi, tu fais partie de moi, si je te perdais, je crois que jamais je ne pourrais m'en remettre. » C'était la première fois qu'il lui disait ça, il lui ouvrait son cœur, peut être qu'elle ne le croirait, mais il en avait marre de garder ça pour lui.

Le jeune homme avait du mal à se lancer, mais s'il ne le faisait pas, il allait le regretter toute sa vie. « Quand je te voyais sortir avec d'autres types, j'avais mal, je ne pensais pas que je suivrais le chemin de mon père et que je tomberais amoureux de ma protégée. » Drôle de déclaration, mais au moins, il lui avait enfin avouer ses sentiments. L'histoire se répétait avec le fils, si seulement son père était encore là, il l'aurait aidé, mais bon il ne fallait plus y penser. « Même si tu ne veux plus me voir, je ne serais jamais loin, je dois te protéger, quitte à me faire tuer, tu passeras toujours en première. » Il était sincère, il avait envie de l'embrasser, mais ne voulait pas prendre le risque de faire envoyer contre un mur, il ne savait pas encore quel pouvoir, la jolie rousse pouvait posséder. Il était conscient qu'avec la découverte de sa propre nature, il avait gâché toutes les chances d'être un jour en couple avec elle.

Cachons-nous des choses, c'est tellement amusant.
Matthew & Kathleen.

Je ne lui en voulais pas. Enfin si, un peu, mais j'allais lui pardonner. Peut-être pas aujourd'hui, mais je ne resterai pas fâchée contre lui bien longtemps. Je voulais simplement lui faire comprendre que ce qu'il avait fait été mal. Que j'avais confiance en lui, qu'il m'avait menti et caché des choses pour pouvoir se rapprocher de moi. Ce n'était, selon moi, pas le comportement que je devais avoir un ami ou quelqu'un qui se disait comme tel. Il était celui qui devait me protéger, pas mon ami. Il avait fait semblant pendant tout ce temps jusqu'à ce que ce moment arrive, maintenant tout était terminé. Je le pensais du moins. Je ne mesurais pas mes mots, j'assurais que je le détestais alors que c'était faux. J'étais en colère, ça oui, mais rien de plus; J'avais l'impression d'avoir été trahi et il venait peut-être de perdre une partie de ma confiance, mais pourtant je savais que je n'allais pas penser ça bien longtemps. Quoi que je pouvais penser sur l'instant, j'avais besoin de lui, je n'étais pas encore prête à le laisser et à passer à autre chose si cela devait arriver. Je l'écoutais et je m'interrogeais sur ce qu'il disait. Est-ce que je le connaissais vraiment ? Quelle partie de ce qu'il avait dit été exacte ? Qu'est-ce qui était inventé ? Je n'en savais rien et j'en concluais donc que je ne le connaissais pas. Je l'écoutais enchainer les phrases, il ne me cachait presque plus rien, rassurant non ? Je ne relevais rien, jusqu'à la dernière phrase, il pensait que me perdre, il ne le supporterait pas. « On finit toujours par se remettre de tout. » Prononçais-je doucement en le regardant. C'était vrai. On pensait souvent que toutes les douleurs étaient sans fin, qu'avoir mal durait toute la vie et pourtant non. C'était horrible, mais parfois on oubliait. On ne devrait pas avoir le droit de passer à autre chose, mais pourtant on le fait pour pouvoir surmonter sa douleur. On se remettait de tout, même de la pire des choses.

J'étais peu bavarde, j'étais juste là, debout, le regardant, ne sachant si je devais me mettre à crier pour lui montrer que je n'étais pas contente ou continuer à garder un léger sourire, forcé, dessiné, faux et lui parler doucement; sans élever la voix. La déclaration qu'il me faisait était forcement touchante, j'avais souvent voulu l'entendre, mais la situation était compliqué et les circonstances aussi. N'importe quelle femme normale sauterait de joie ou partirait, moi je restais là, sans rien faire. « On va arrêter là les déclarations. Une par jour, ça suffit. » J'osais un sourire plus sincère cette fois-ci, sans pour autant lui répondre réellement après ce qu'il venait de me dire. « J'ai d'abord besoin de comprendre qui tu es vraiment, de comprendre qui je suis aussi, d'accepter tout ça, je ne sais pas combien de temps cela prendra, mais après on pourra penser à nous. » Une façon de lui dire qu'un futur nous était possible, envisageable, que je ne lui disais pas non. Je voulais du temps pour lui pardonner, pour apprendre à vraiment le connaitre et pour apprendre à me connaitre. Je ne pouvais pas me lancer dans une relation sans cela, je connaissais Kathleen l'humaine, mais pas Kathleen la sorcière et pour moi ces deux personnes étaient bien différentes puisque j'avais vécu avec l'une sans l'autre pendant toute ma vie.

Je me permettais, sans lui demander donc, de m'avancer chez lui pour aller m'installer dans le canapé. « Tu as perdu tes bonnes habitudes, donc je m'installe moi-même. » dis-je pour plaisanter sur le fait qu'il me laissait à l'entrée de la maison. S'il ne voulait pas de moi ici, il était assez grand pour me demander de partir. « Vas-y, je t'écoute, dis-moi tout. Je veux connaitre la vérité sur toi. Je veux que tu oublies les mensonges. Je veux comprendre qui tu es. » C'était une demande simple et s'il n'était pas capable d'y répondre, tant pis, je partirai. Je voulais savoir qui il était réellement, quels étaient ses pouvoirs, quel était son rôle, pourquoi moi, qu'il me parle de sa véritable vie à supposer qu'il m'avait menti à ce propos, s'il en existait d'autres, s'il devait s'occuper d'autres personnes...

Rien ne serait plus jamais comme avant, Matthew le savait très bien, mais d'un côté c'était prévisible. En faite, il avait toujours su que le jour ou elle découvrait la vérité rien ne serait plus comme avant. Il ne pouvait pas lui en vouloir, elle avait le droit de lui en vouloir, le détester ? Peut être, mais ce ne serait que passager, enfin c'est ce qu'il espérait. Même s'il lui avait mentit, il avait été sincère concernant le reste, d'accord, il faisait son boulot, mais c'était beaucoup plus que ça, c'était un lien fort qui s'était crée entre eux et personne ne pourrait le briser, il en était pratiquement sur. « On peut faire croire qu'on se remet de tout, mais ça ne peut être qu'une façade. » Le jeune homme connaissait ça, il l'avait vécu quand son père est mort, faire comme si tout allait bien, alors qu'à l'intérieur on souffrait. Il pense encore aujourd'hui, ce jour là, l'a marqué malgré son jeune âge, ce n'est pas pour autant qu'il se mettrait à sangloter devant tout le monde. Il avait fait son deuil depuis longtemps,son père lui manquait c'est sur, mais il se disait qu'il ne voudrait pas qu'il soit malheureux, mais qu'il vive une belle vie. En faite c'était lui qui parlait depuis tout à l'heure, il faut dire que c'était à lui de donner des explications et non l'inverse. Quand on lui avait confié la protecteur de Kathleen, on ne lui a jamais expliqué pourquoi maintenant, alors qu'elle n'avait pas encore ses pouvoirs. Peut être qu'ils avaient devinés ce qui se passerait ? Non, ils n'étaient pas voyant, quoique qu'on pourrait se poser des questions. Il leur était reconnaissant, car grâce à eux, il avait rencontré une femme extraordinaire dont il était tombé amoureux, et ce n'était pas un simple béguin c'était beaucoup plus fort.

Déja, la jolie rousse souriait, c'était plutôt bon signe ? A moins que c'était un moyen de le faire taire, hum, peut être pas. Il comprenait parfaitement son point de vue et ne manqua pas de relever ce qu'elle avait dit les concernant. Une sorte de réponse à sa déclaration, alors peut être qu'elle l'aimait aussi ? De toute façon se mettre en couple avec elle n'était apparemment pas encore d'actualité, il fallait d'abord qu'elle apprenne à vivre avec la magie. Ce n'était jamais simple au début du moins pour les adultes ou mêmes les adolescent. Quand on connaît ça depuis notre plus tendre enfance, c'est plus simple, du moins ça l'avait été pour lui, il ne se voyait pas vivre sans. « Je comprend ce que tu ressens, c'est nouveau pour toi et ça ne sera peut être pas simple, mais je serais là pour te guider. » Matthew ne connaissait peut être pas les pouvoirs de la jeune femme, mais généralement c'est la même chose pour tout le monde quand il faut maîtriser ses pouvoirs, comme de la concentration ou le contrôle de ses émotions, il y a aussi d'autres points, mais pas besoin de tous les citer pour le moment.

Mince, c'est vrai qu'il ne s'était pas montré très poli, il ne l'avait pas invité à s’asseoir ou autres, il faut dire que l'attaque de ce démon et la découverte des pouvoirs de Matthew les avaient bien occupé.Il s'installa à son tour sur le canapé, elle voulait tout savoir, très bien, il était prêt à tout lui raconté. « D'accord je vais tout te dire sur moi, je ne suis pas seulement un être de lumière, mais aussi un sorcier. Mon père était l'être de lumière de ma mère, même si ce n'est pas tellement bien vu, ils sont tombés amoureux. Plus tard je suis née, la vie semblait parfaite, malgré quelques attaques de démons. Un jour alors que je n'avais que trois ans et que je me trouvais avec mon père à la maison, un démon de la même espèce que celui qui a tenté de me tuer aujourd'hui est apparut. Il a tué mon père devant moi et il a dit qu'un jour il reviendrait pour moi. Peu de temps après mes pouvoirs sont apparut, en grandissant j'ai appris à les maîtriser, notamment grâce à l'école de magie. D'abord l'éclipse, ensuite la télékinésie-orbing et quelques mois avant de te connaître j'ai découvert mon pouvoir de guérison. A ce moment là, les fondateurs m'ont chargé de te protéger alors que tu n'avais pas reçu tes pouvoirs. Je ne savais rien de toi, juste ou te trouver et on s'est rencontré, tu es ma première protégée. Sache que tout ce qu'on a vécu était réel, ce n'était pas de la comédie et ça ne changera rien. Voila la vérité. » Il lui avait fait un résumé de sa vie et il pensait n'avoir rien n'oublier, il n'avait plus qu'à attendre sa réaction.

Cachons-nous des choses, c'est tellement amusant.
Matthew & Kathleen.

On se remettait réellement de tout. On oubliait peut-être pas, mais on finissait par ne plus avoir autant mal, on finissait par passer à autre chose et ne plus penser qu'à certains moments de ce qu'on a oublié. On veut parfois se convaincre que l'on a rien oublié, pour ne pas se sentir coupable, pour ne pas croire que l'on est un monstre qui ne ressent rien, pourtant on se surprend à sourire, à rire, à être heureux alors qu'on ne faisait plus tout ça lorsque l'on allait réellement mal. On pouvait donc en conclure qu'on allait mieux, qu'on passait doucement à autre chose. Ce n'était pas mal dans le fond, c'était même plutôt normal, s'il fallait vivre, il était préférable d'être heureux afin que tout ne soit que meilleur et que l'on puisse profiter de chaque instant. Enfin, je me contentais de secouer la tête de droite à gauche, un léger sourire aux lèvres, pour répondre à ce qu'il venait de dire. Nous passions alors à un autre sujet : il était en train de me faire, ce qu'on pouvait appeler, une déclaration. C'était beaucoup trop dans la même journée et je lui demandais donc d'arrêter. S'il m'avait dit ça demain ou hier, j'étais la femme la plus heureuse, aujourd'hui tout était diffèrent et compliqué. Rien n'était jamais simple de toute façon et quelque chose me disait que rien ne le serait jamais. Malheureusement. Néanmoins, je ne l'envoyais pas balader, je lui expliquais que je voulais savoir qui j'étais et que j'avais besoin de temps avant de penser à un nous. Ce qui pouvait le laisser espérer et j'espérais d'ailleurs qu'il m'attendrait. Je m'en voudrai réellement s'il me passait sous le nez juste parce que j'avais besoin de temps. Il devait m'attendre, je le voulais réellement. Je voulais vraiment penser et avoir un avenir avec lui, malgré tout ce qui nous arrivait. Il semblait comprendre et j'en étais heureuse.

Je n'avais pas très envie de rester là, debout, pendant une heure à discuter, je prenais alors le droit de rentrer dans son salon et de m'installer sur son canapé, me laissant le droit, au passage, de lui faire une remarque pour m'amuser sur son manque d'hospitalité. Toujours souriante, je lui demandais de me raconter tout, sa vie, ses pouvoirs, son rôle, oublier les mensonges et repartir sur de vraies bases. Bien sur je ne pouvais pas prévoir que ce qu'il me disait était juste, j'essayais juste de l'écouter et le croire pour lui redonner lentement ma confiance. S'il ne me cachait plus rien, ce serait tellement plus simple. Bien que non responsable, je me trouvais obligée de parler de son enfance et de lui présenter des excuses « Je suis désolée pour ce qui est arrivé quand tu étais petit... Ton père, les démons, les pouvoirs, ça ne devait pas être simple. » Pour moi, la magie était une malédiction plus qu'un don, j'imaginais donc qu'un enfant détestait ça, mais je me trompais, du moins dans certains cas. « Tu dis que la relation entre tes parents n'était pas bien vu. Tu veux dire que... enfin... tu comprends ? Si on fini par... être ensemble, on risque les ennuis. » Je n'y connaissais rien, je ne savais rien et d'ailleurs, qui se mêlait de ces relations ? « puis, mal vu par qui ? Il y a des sortes de lois pour ça ? » Je soupirais, essayant de garder le sourire comme toujours, mais j'étais totalement perdue. Je ressemblais à un enfant à qui on apprenait tout, je devais tout apprendre pour pouvoir m'en sortir et m'accepter. « et ces pouvoirs que j'ai, tu vas pouvoir m'aider à les contrôler ? » Je posais énormément de questions, mais je trouvais ça normal, tout était nouveau. « Je m'en sortirai jamais. »

Au moins la situation entre les deux jeunes gens étaient calmes, ça aurait pu être pire, ils auraient pu se disputer violemment, mais ce ne fut pas le cas. Cette fille était incroyable, elle continua de rester alors qu'elle pourrait le rejeter et ne plus le vouloir le voir. Matthew était heureux qu'elle soit là, bien sur tout n'était pas encore réglé. Le jeune homme s'était donc lancer dans son récit, en lui racontant les points importants de sa vie. « Rien n'est simple, mais je m'y suis fait, je pense encore à mon père aujourd'hui, j'aimerais qu'il soit là. Mais bon c'est du passé, il n'aimerait pas que je serais malheureux. Ce n'était pas la première fois qu'il y avait une attaque de démon, mais ça à mal tourné cette fois là. Pour mes pouvoirs, ça ne m'empêcha pas de vivre, ça me plaît, c'est une partie de moi, c'est dans mon sang. » Jamais, il ne regrettait d'avoir reçu ses pouvoirs, il se demandait comment il pourrait vivre sans, il en était peut être devenu dépendant. N'empêche que vu le nombre de fois où il s'est fait attaqué par des démons, il avait souvent utilisé ses dons. Sa mère lui avait appris à faire des potions et aussi crée des formules et faire des rimes n'était pas le point fort de Matthew. « Notre cas est différent, je ne suis qu'en partie être de lumière donc ce ne serait pas mal vu si un jour on se mettait ensemble. » D'ailleurs il espérait que ce jour viendrait bientôt, car si la jeune femme lui posait la question, c'est qu'elle en avait envie aussi. « Oui il y a certaines choses à respecter, si tu préfères ce sont les fondateurs mes patrons, ils ont de grands pouvoirs et savent beaucoup de choses, je ne les connais pas personnellement, je suis encore novice. » Il ne savait pas vraiment pourquoi les relations entre être de lumière était interdit, peut être parce que les anges ne vieillissaient pas, ce n'était pas clair. « Oui je vais t'aider à les contrôler et tu t'en sortiras je te promet, je te protégerais, je serais toujours là, il suffit que tu prononces mon nom et je serais la dans la minute. » Matthew était fou amoureux d'elle, ce n'était pas qu'une passade, c'était beaucoup plus, il la désirait, il voulait être auprès d'elle pour toujours. « Je sais que tu risques de me frapper, mais il y a quelque chose que j'ai envie de faire depuis longtemps. »Il s'approcha doucement d'elle et l'embrassa passionnément, il savait les risques qu'il courait.