Henry referma la porte d'entrée silencieusement, pour éviter de réveiller les membres de la famille Halliwell encore couché. Il était dix heures du matin et même si l'agitation était souvent de mise au manoir, il n'avait pas envie de se faire tuer parce qu'une de ses cousines désirait dormir plus longtemps. Son flingue tranquillement rangé dans sa ceinture, il s'en empara avant de l'éclipser dans sa chambre, bien caché à la vue de tous. Il garda son insigne sur lui, pour rappeler à Wyatt qu'à la moindre emmerde il saurait à qui parler puis grimpa rapidement l'escalier, cherchant à taire le bruit de craquement suite à son passage. Il passa devant la chambre de Prunille dans laquelle quelques bruits s'échappaient. Des bruits qui prouvaient à Henry que sa petite sœur était réveillée. Il tapota quelques coups à la porte avant de l'ouvrir et de s'engouffrer dans la chambre. Il se fichait de savoir ce que faisait Prunille, il voulait la voir et peut-être même discuter avec elle. C'était sa petite sœur et il ne voulait pas trop s'éloigner d'elle, ce qu'il faisait selon Peeta. Elle lui racontait souvent qu'il passait énormément de temps avec elle et pas avec sa jumelle. Henry ne voulait pas privilégier l'une ou l'autre mais manifestement, c'était le cas. Et il voulait mettre les choses au clair. Aussi, il devait lui parler de ce type qui traînait avec elle, un type très louche. Il commençait tout juste à enquêter sur l'homme qui tournait autour de sa petite sœur, utilisant autant ses facultés magiques que sa place dans la police. Mais pour le moment, il n'avait aucune preuve. Et pourtant, il le ressentait, il devait éloigner sa sœur de ce mec. Au risque de la perdre ? Sans doute pas. Henry allait essayer de lui ouvrir les yeux et si jamais cela ne marchait pas et menaçait de nuire à leur relation déjà fragile, il n'allait pas lui reparler de Smaël. « Coucou ma belle, je dérange pas ? Je rentre tout juste du boulot, je bossais de nuit. » Curieusement, il aimait partir du manoir le soir pour revenir le lendemain matin. Comme ça, il n'avait pas besoin de croiser Wyatt ou Joey. Il n'avait pas besoin de trop penser à sa mère en croisant Henry, son père et surtout, il ne participait pas à la vie nocturne du manoir. Une vie nocturne parfois très animée. C'était malheureux, mais le jeune homme passait son temps enfermé dans sa chambre, recevant parfois la visite de ses sœurs ou de quelques cousines. Henry reporta son attention sur sa petite sœur avant se s’asseoir sur le bord du lit, s'allongeant à moitié. « Je viens m'excuser Prunille. Je m'excuse si tu as l'impression que je t'évite ou que je passe moins de temps avec toi. » Il n'aimait pas le fait de savoir qu'il la délaissait. Ce n'était clairement pas son intention.

Une journée calme pour la belle Prunille. N'étant pas présente au manoir en début de soirée, elle n'a pas eu d'écho sur l'agitation et ne préfère ne pas trop en savoir sachant que depuis des années ça a été très calme. N'étant pas une lève tard, il n'est pas rare de la voir se lever au lever du soleil en étant devant la télé ou encore en faisant quelques petits plats pour le reste de la famille adorant la cuisine tout comme sa tante Piper. Prue, son surnom depuis toute petite et en l'honneur de son autre tante qu'elle n'a jamais connue. Sortant de la salle de bain au bout du couloir, elle retourne dans sa chambre pour enfiler un jean avec un haut assez simple et une paire de ballerine. Ses cheveux bouclé retombe le long de son dos. Se retournant, elle tombe nez à nez avec son être de lumière Mika que toute la famille connait depuis maintenant deux ans. Elle soupir en faisant comme si elle ne l'avait pas vu. « Prue, faut que tu arrête de m'éviter » dit le jeune homme à la Halliwell « On parlera plus tard ok ? En ce moment j'ai pas besoin de tout ce discours comme quoi je dois devenir un être de lumière car c'est ma destiné. Je m'en fiche, alors va t'en et laisse-moi en paix. » Il est encore tôt et on vient l'importuner. Pourtant, il sait qu'elle n'est pas matinale alors pourquoi vient-il la déranger ? Après ces mots assez dur, il s'éclipse pour ne pas revenir. S'allongeant sur son lit et fermant les yeux, Prunille veut profiter du calme qui règne au manoir sauf qu'une personne frappe à la porte et rentre dans sa chambre. Cette personne a sûrement entendu Prue parler avec quelqu'un. « Salut » dit-elle a son frère. Depuis quelque temps ils ne se parlent plus vraiment. Celui-ci passe son temps avec sa soeur jumelle Peeta en la laissant de coté. Lui et sa soeur ont toujours été proche de leur père contrairement à cette dernière qui est ou du moins était proche de sa mère. Cette perte l'affecte toujours du fait qu'elle se sent abandonné depuis toutes ses années. « Tu n'as pas à t'excuser, c'est juste la vérité. De toute façon je commence à être habitué » dit-elle un peu sur l'énervement de son être de lumière et aussi la douleur qu'elle a au fond-elle. Dernièrement, son comportement change beaucoup. Elle est moins souriante, devient arrogante et froide quand on l'approche. Tout le contraire de ce qu'elle est d'habitude.

Le ton de Prunille ne permettait pas beaucoup de conclusions. Il était son grand frère mais leur éloignement était palpable. C'était de sa faute à lui, il le savait, mais il ne pouvait s'empêcher d'essayer de changer les choses. Il voulait tout faire pour revenir dans ses bonnes grâces. Elle était sa petite sœur et pour elle, Henry était prêt à faire de gros efforts. Le jeune homme savait pertinnement qu'elle se sentait seule depuis que Paige était morte puisqu'elle n'était pas aussi proche de leur père et de Peeta alors que Henry passait tout son temps avec eux. Il se sentait vraiment mal parce que c'était son rôle d'être là pour elle et c'était aussi son rôle de la protéger. Ce n'était pas un être de lumière -d'ailleurs il ne voulait pas en devenir un même s'il le savait, c'était presque un passage obligé vu ses pouvoirs typiquement edl- mais il la protégeait comme il le pouvait. Difficilement, pour l'instant. Prunille n'essaya même pas de le contredire, ce qui était encore pire que ce qu'il pouvait présager. Sa voix était éteinte, presque agressive et cela touchait énormément Henry qui ne savait plus où se mettre. Comment avait-il pu en arriver là ? « Je veux réparer mes erreurs. Laisse moi une place dans ton coeur Prunille, parce que tu n'as jamais quitté le mien. J'ai juste été super égoïste et j'ai oublié à quel point tu étais importante pour moi. Mais tu sais... tu me rappelle tellement maman... » Elle avait la fougue de Paige, son obstination et son sourire. C'était parfois difficile de la regarder en se disant qu'elle était sa petite soeur et non sa mère. Mais ce n'était certainement pas une raison de la délaisser. Rien de tout cela n'était sa faute. Henry préféra laisser de côté le sujet Smaël pour le moment, au risque de voir Prunille s'énerver encore plus. Avant, la jeune femme n'était pas comme cela. Elle était beaucoup plus chaleureuse, plus joviale et plus souriante. Son comportement -il en était sur- découlait de la mauvaise influence de ce type démoniaque qu'elle fréquentait. « Ça ne devrait pas être une habitude, merde. T'es ma petite soeur, j'ai pas à te mettre de côté parce que c'est plus facile. J'sais pas, insulte moi, dis moi que j'suis un connard d’égoïste, mais parle moi. J'ai pas envie de passer devant ta chambre et faire comme si elle était vide. » Sa voix tremblait, non pas d'énervement mais d'impuissance. Il ne savait pas comment faire pour arranger les choses. Henry n'était pas du genre à parler d'habitude mais pour elle, il faisait des efforts. « Je sais pas si j'ai la force de perdre encore quelqu'un, Prunille. »

Avec les années, elle apprend à s'effacer, à avancer seule ou alors avec ses cousins. Par moment, il lui arrive même de penser si elle n'est pas fille unique et ayant perdu sa mère. Cette mort l'a affecté le plus par rapport à ses cousins, cousines et même son frère et sa soeur. Pourquoi ? Parce qu'elle était dans cette voiture lors de cet accident et elle a vu un homme en une fraction de seconde même si c'est toujours aussi trouble, car il lui arrive de rêver de cet accident. Prue l'écoute en étant toujours allongé sur son lit et en regardant le plafond. Il lui dit qu'elle est encore dans son coeur et qu'avec le temps il a fini par oublier ? L'oublier elle ? Ce n'est pas une chose qu'on dit à sa propre soeur. De toute façon, elle le dit rien jusqu'au moment où il lui parle de leur mère. Cette femme qui était tout pour elle et qui donnerait tout pour la revoir même quelques secondes.« Ne parle pas de maman, tu ne l'a connait même pas. » Malgré les années passées, Prue a toujours du mal à oublier ce jour où sa vie, la vie de toute sa famille qui a changé du jour au lendemain. « Tu m'as l'imite renier Henry. Quand j'ai eu besoin de toi tu n'étais pas là, tu étais avec Peeta. Tu m'as toujours laissé de coté sans jamais te retourner et ne me dit pas c'est parce que je ressemble à maman, Car j'ai le même physique que Peeta et elle tu restais et moi je vous regardais jouer ensemble, sortir le soir ensemble par la fenêtre et même pas une fois tu es venu me proposer quelque chose. » Elle le regarde en se levant de son lit pour prendre son téléphone et répondre à un message d'une amie de l'école pour une soirée dans quelques jours. « Tu as toujours eu une place dans mon coeur, mais j'en ai marre de me battre depuis sa mort alors que rien n'a changé. » Elle retourne sur son lit pour s'allonger.

C'était pire encore que ce qu'il pouvait imaginer. Elle le rejetait avec force, sans lui laisser la moindre chance d’interagir dans son univers. Prunille était tellement obstinée qu'il ne parvenait pas à percer sa carapace de béton dont elle s’entourait pour éloigner les intrus. Henry n'était plus que cela à ses yeux, un intrus qu'elle ne voulait même plus voir près d'elle. « J'avais 9 ans quand elle est morte, Prunille. Ne raconte pas n'importe quoi. » Il n'ajouta rien de plus. Il ne voulait pas l’énerver encore un peu. Même s'il commençait à oublier sa mère, il la connaissait sans doute plus qu'elle et Peeta puisqu'il avait quatre ans de plus. Quatre ans de plus avec sa mère. Alors que Henry s’apprêtait à renouveler ses excuses, Prunille le coupa dans son élan, déballant ce qu'elle avait sur le coeur. Le point positif, elle parlait. Le négatif, elle parlait pour l'enfoncer encore plus. Il se sentait terriblement mal, mais ce n'était rien face au ton acide de sa petite soeur qui lui reprocha des tas de choses. Le pire, c'était qu'elle avait raison sur tout. Le jeune sorcier la laissa continuer sur sa lancée et l'observa se lever du lit alors qu'elle se levait pour prendre son téléphone et tapoter sur le clavier, envoyant surement un sms à l'une de ses amies. « Je sais, j'ai été un véritable enfoiré sur ce coup-là. Je m'en mord les doigts aujourd'hui. Mais tu sais, j'étais jeune Prunille, je savais pas comment affronter la mort de maman. Je suis navré. Aujourd'hui, je suis un autre homme et je suis prêt à me battre pour toi. Je suis l’aîné, c'est à moi de te protéger maintenant. » Il savait que c'était tard mais comme le disait si bien le dicton, valait mieux tard que jamais, non ? Henry n'était pas méchant, il ne faisait pas trop attention aux autres parfois, voilà tout. Et là, il voulait réparer ses erreurs. Il lui devait au moins ça. Il se releva lentement, se tournant en direction de sa petite soeur. Il l'observa durant de longues minutes, sans rien dire, laissant le silence s'accumuler entre eux. « Ce n'est pas vrai, tu sais ? Tu ne ressemble pas à Peeta. Enfin, ce que je veux dire, c'est que tu n'es pas elle. Quand je te regarde, je sais qui tu es. Tu n'es pas juste une copie conforme. » Il soupira, laissant son esprit vagabonder dans les méandres de ses souvenirs. Oui, Prunille et Peeta ne se ressemblait que physiquement. A l'intérieur, elles étaient tellement différentes... sur sa lancée, Henry décida d'aborder le sujet qu'il tenait tant à éviter ces derniers-temps. Vu comment sa soeur lui parlait, ajouter un poids en plus dans la balance de ses fautes n'allait pas le faire sombrer. « Est-ce que tu traînes toujours avec ce type ? Smaël, je crois. » Bien sur qu'il le connaissait. Ce beau brun ténébreux qui manipulait sa petite soeur pour une obscure raison. Henry en était certain, Smaël n'était vraiment pas un garçon fréquentable. Mais lui au moins, il n'avait pas éloigné Prunille de sa vie.

Peu de personne pouvait entrer dans son univers, dans sa vie et ils sont vraiment très peu, car elle peut les compter sur les doigts de la main. Prue a toujours aimé sa famille, mais depuis ce drame familial et surtout le fait qu'elle soit mise sur le banc de touche par son propre frère et sa propre soeur avec qui elle devrait tout partager, elle a pris cette habitude de s’effacer et seule ses cousins et cousines étaient présents pour elle. Quelque chose cloche non ? Elle le regardant en ignorant totalement sa phrase sur leur mère, car parler de cette dernière faisait bien trop de mal à la jeune Halliwell. « Me protéger de quoi Henry ? Je te signale qu'il est trop tard. Je suis une grande fille maintenant et que tu le sache ou non, j'ai mes propres pouvoir quoi que tu ignore de quoi je suis capable » dit-elle en soupirant légèrement. Elle voulait lui montrer en lui parlant sèchement à quel point cette souffrance est toujours aussi présente au fond-elle par cette absence de mère, mais surtout de son grand-frère avec qui elle était si proche étant jeune. Elle le regarde se lever et s'adosse contre le fond de son lit pour s'asseoir confortablement en le regardant pour ensuite regarder le bout de son lit. Dire que même s'il n'était pas là pour elle, elle l'a défendu quand il a eu des soucis de couples et surtout lorsqu'il a découvert que cette Joey était dans les bras de son cousin Wyatt. Ce jour-là, elle s'en souvient comme si s'était hier, car devant son frère, elle s'est fait passé pour Peeta. Leur ressemblance est si frappante que souvent il arrive à confondre ses deux soeurs. Elle avait envoyé des insultes, défendu son propre frère devant cette fille et son cousin sans que jamais il ne sache que c'était elle. Lorsqu'il lui a dit qu'il savait parfaitement qui elle était et bien il se trompait lourdement. « Oh vraiment ? Tu sais qui je suis ? Je ne pense pas. Souviens-toi de ce jour avec Joey, souviens-toi de ce prénom par lequel tu m'a appelé et surtout avec lequel tu a voulu que je me calme après que je t'ai défendu. » Prunille venait d'avouer une chose qu'elle aurait préféré garder pour elle, car cela prouve que son coeur, son amour pour son frère est toujours présent et que cette souffrance qui l'habite est toujours aussi forte et surtout depuis ce jour où il pensait que c'était Peeta. C'est une action qui montre qu'il ne parlait plus à son autre soeur. « Smaël ? Oui je passe du temps avec lui et ? Au moins il ne me laisse pas dans un coin et je sais que je peux lui faire confiance. » dit-elle avant d'ajouter. « Il a été là quand j'ai cru que j'allais perdre la vie et même Mike est arrivé trop tard. » dit-elle à son frère en parlant de son être de lumière qui pour elle ne servait pas a grand chose, car c'est une grande fille et elle n'a pas besoin d'aide.

La protéger de quoi ? Henry ouvrait grand ses yeux suite à cette remarque insensée. C'était une Halliwell, elle craignait plus la mort que la majorité des gens du monde, sans doute même plus que n'importe qui. Bien sur qu'elle avait ses propres pouvoirs mais en quoi cela faisait d'elle quelqu'un de puissant et d'invincible ? « Maman aussi possédait ses propres pouvoirs. Nos tantes aussi. » Il n'ajouta rien de plus. C'était assez difficile pour lui d'en parler et de se remémorer ce drame qu'il pensait enterrer pour de bon. « Même les Halliwell peuvent mourir. Surtout les Halliwell en fait.» Son visage se referma. Henry se demandait tout les jours quand la mort allait venir frapper à sa porte, si c'était dans quelques heures ou quelques mois, il n'en savait rien. Il était peut-être le fils de l'une des plus puissantes sorcières au monde mais il ne devait pas se sentir supérieur pour autant. Et même si Prunille possédait le pouvoir des trois, cela ne voulait rien dire. Mais comment le lui faire comprendre à cette tête de mule ? Lorsque la voix de sa petite soeur s'éleva à nouveau dans l'ambiance glacée de la chambre, son coeur s'accéléra. Et merde. Elle abordait le sujet Joey et Wyatt, un sujet très difficile à gérer pour le jeune homme, qui n'était toujours pas à l'aise avec cette situation. Il aimait encore la jeune blonde, qu'importe ses efforts pour la sortir de sa tête. « C'était toi ? De quel droit tu prends la place de Peeta pour être avec moi ? Que ce soit toi ou elle, vous êtes les seules à me comprendre. Je ne te demande pas d'être quelqu'un d'autre, Prunille.» Il baissa les yeux, comme toujours lorsque le prénom de Joey était mentionné. « Merci. Tu as été là pour moi alors que je le méritais pas. Grâce à toi, ce jour-là, j'ai réussi à tenir le coup. Merci. Vraiment. » Il était sincère. Plus sincère que d'habitude. Le jeune homme détestait montrer ses sentiments mais là, il en ressentait le besoin. Pour s'ouvrir à elle, pour l'inviter dans son monde puisqu'elle refusait l'accès au sien. Elle lui raconta comment Smaël l'avait sauvé des griffes d'un quelconque démon et l'absence de son être de lumière. Comme à son habitude, elle dénigrait le travail de l'ange, tout ça parce qu'elle ne le pensait pas utile à sa protection. Foutaises. Henry n'avait pas encore d'être de lumière, tout simplement parce qu'il détestait devoir quelque chose à quelqu'un. Mais savoir que sa petite soeur se trimbalait seule dans les rues pour affronter des démons, il n'aimait pas ça du tout. « Comment ce type savait que tu avais un problème et surtout, c'est qui ? Un sorcier ? T'es certaine qu'il cache pas un truc ? » Oui, Henry pouvait se montrer parano quelques fois. Pour le bien de sa famille, la plupart du temps.

HJ : désolé en fait j'ai répondu

« Tu crois que je ne suis pas consciente du fait qu'on peut mourir plus rapidement que les autres ? Ne me fait pas de leçon, je suis assez grande pour savoir me défendre. » dit-elle sur la défensive et surtout d'une façon où il n'avait pas son mot à dire étant donné qu'il ne sait pas comment elle se bat en réalité elle se demande s'il sait qui elle est réellement. Par la suite, Prunille venait de faire une révélation à son grand frère et malgré que par moment son ton monte haut, elle ne faisait pas attention que d'autres personnes dormait autour d'elle et elle en avait un peu rien à faire. « Pourquoi ? Parce que quand tu m'a vu tu m'a appelé Peeta. Peeta, cette soeur que tu adore temps et quand tu entends ça alors que ton propre frère ne te reconnait même plus malgré qu'on a pas la même façon de s'habiller ou encore de se coiffer ça blesse. » Henry venait de la remercier, mais le dit rien à cette réplique ne sachant pas quoi répondre à son frère, car cette grande complicité n'est plus trop présente entre eux. Elle n'était pas prête de s'ouvrir à son frère du moins pas pour le moment, car elle a trop souvent été déçu par le passé en donnant sa confiance aux autres et ne souhaite pas que ça recommence même si c'est avec sa propre famille. « Il a entendu du bruit dans la rue et il passait juste à coté. Mais qu'est-ce que tu as à me poser toutes ses questions ? Je fréquente qui je veux et je suis assez grande. C'est un sorcier banal, qui a une vie comme toi et moi et je l'aime bien. » Il n'était pas le seul à lui demander des choses sur cet homme, mais elle n'arrive pas à comprendre pourquoi ils sont comme ça. Elle n'a pas le droit d'être heureuse ?

Henry soupira, laissant de côté les arguments de Prunille qui affirmait pouvoir se débrouiller seule. C'était un pur mensonge. Personne ne pouvait dire qu'il était apte à tout affronter grâce à ses pouvoirs et encore moins sa petite soeur qui ne devait pas se croire aussi supérieure que cela. « Ok je ne dis plus rien, t'es la meilleure, tes pouvoirs sont supers et tu vas combattre tous les démons toute seule comme une grande fille qui sait ce qu'elle fait. » Il laissa ses lèvres s'étirer en un sourire moqueur qui s’affaissa rapidement, pour ne pas trop la froisser. Son ton était assez moqueur et ironique comme cela. Quand elle aborda son stratagème de se prendre pour Peeta, Henry leva les yeux au ciel, balayant cet évènement d'un geste de la main. Il s'en fichait de savoir qui l'avait soutenu ce jour-là, il lui en était reconnaissant, rien de plus et rien de moins. Le sujet Smaël l'intéressait deux fois plus. « Je demande ça parce qu'il est louche ce type. » Il grimaça suite à cette phrase, certain qu'elle allait sauter sur lui avec un couteau dans la main pour lui couper la gorge. Prunille détestait qu'on la protège, et détestait encore moins qu'on lui dise que son entourage n'était pas fiable. Henry n'avait aucune preuve, mais il possédait l'intime conviction que l'homme n'était pas celui qu'il prétendait être. « Faut juste que tu fasses attention à toi, tu connais pas vraiment Smaël, ça se trouve c'est un démon ou un sorcier maléfique qui veut infiltrer notre famille pour voler le livre. » Tout était sorti trop vite de sa bouche et il appréhendait déjà la réaction de sa petite soeur. Elle allait le rembarrer rapidement et le foutre dehors, c'était obligé. Il s'en voulait de lui dire cela alors qu'il ne connaissait pas vraiment Smaël mais quand le jeune homme ressentait quelque chose de négatif envers quelqu'un, il se trompait rarement. Au fond de lui il en était certain, le type cachait un truc à Prunille. Henry se leva doucement, plantant son corps droit comme un i juste devant sa soeur. Il se racla la gorge, tentant de laisser les mots sortir de sa bouche. « Bref, je peux pas te forcer à me parler, ni à me faire confiance. Je peux pas te protéger si tu veux pas et je peux pas non plus faire semblant d'avoir été proche de toi depuis ta naissance. Tout ce que je peux faire, c'est te laisser le choix. Si tu as besoin de moi, je suis là Prunille. Si tu ne veux plus de moi dans ta vie, tu peux. Mais sache que je suis ton frère et que je peux pas disparaître de ta vie aussi facilement. » Henry soupira avant de se retourner, masquant les larmes qui commençaient à s'emparer de ses yeux. Il ne pouvait pas s'en empêcher. Le jeune homme se sentait vraiment mal.

Il ne comprenait rien et ne l'a comprendrait jamais. Ses moqueries ne faisaient que l'éloigner et qui en plus était faux. Elle ne disait pas cela dans le sens qu'elle est forte, qu'elle est invincible parce qu'elle est une Halliwell ou encore possède le pouvoir des trois. Ce qu'elle dit c'est que Prunille n'aime pas qu'on soit toujours auprès d'elle pour l'aider, elle est une grande fille maintenant et sait se défendre contre les attaques démons même si par moment elle en sort avec quelques égratignures, mais c'est le risque du métier non ? Prue ne répond pas à sa remarque pour éviter de s'énerver et surtout elle sent que malgré les efforts de son frère, elle n'en fait pas vraiment. Étant de nature bornée et rancunière, elle a beaucoup de mal à pardonner et même si c'est sa propre famille. Durant des années elle a fait des efforts pour revenir vers lui et sa soeur, mais en vain et sans aucun espoir, car au final c'est seul qu'elle est. « Il n'est pas louche » dit Prunille en se levant de son lit pour avancer vers Henry et se mettre devant lui. « Pourquoi personne ne veut lui laisser une chance ? Je n'ai jamais rien dit sur vos copines ou les copains que les autres ramènent. Ce garçon est gentil, attentionné et doux envers moi. Avec lui je me sens vivre, je sens que je peux être moi-même. Je suis heureuse Henry. Heureuse depuis la disparition de maman et pourquoi tu n'es pas heureux pour moi ? Ce n'est pas un démon, si tu n'étais pas aussi médisant et autant sur la défensive tu verrais sa vraie nature. » dit-elle d'une voix calme, posé et surtout d'un ton heureux depuis que son frère est entré dans sa chambre. Elle baisse sa garde, ouvre un peu cette carapace, mais si lui ne saisie pas cette infime chance d'y pénétrer, jamais il ne le pourra. Elle le regarde se retourner après lui avoir dit que le choix lui revenait. Prunille n'est pas sans coeur malgré les apparences qu'elle peut montrer au reste du monde. Tout au fond-elle c'est toujours la petite fille rayonnante, douce, attentionné, souriante qui ne demande qu'à sortir, mais qui reste bloqué depuis trop longtemps au fond-elle. Elle baisse la tête pour ensuite lui prendre le bras et relever la tête « J'ai toujours eu besoin de toi » dit-elle en espérant qu'il se retourne. Elle n'est pas du genre à dévoiler ses sentiments, du moins pas comme avant.

Un gros effort. Un très gros effort. Henry devait mettre de côté ses doutes pour ne pas perdre le seul espoir de garder sa petite soeur. Quoiqu'il pense et même s'il passait plus de temps avec Peeta, il l'aimait tout autant. Sauf qu'avec Prunille, il n'arrivait pas à se confier, il n'arrivait pas à lui montrer tout ce qu'il pensait d'elle. Elle était si fougueuse, si entêté, il craignait toujours de la blesser d'une façon ou d'une autre. Malgré ce qu'elle voulait montrer il le savait qu'au fond elle était fragile. Henry le savait, et c'était pour cela qu'il faisait tout son possible pour l’entourer de sa protection, quand bien même elle détestait cela. « Je te fais confiance alors. Si je doute de lui, je ne peux pas douter de toi. Si tu me dis que ce garçon est bien pour toi, je m'incline, j'ai rien à dire. » Il soupira de nouveau. Il abandonnait le combat pour aujourd'hui. Il n'avait pas envie de se battre et de perdre. Perdre signifiait LA perdre et il ne pouvait pas se permettre cela. Prunille était aussi importante que son père ou que son autre soeur. Henry venait tout juste de le comprendre. Il n'aurait pas pleurer si ce n'était pas vrai. Elle lui faisait ressentir des choses. Face à elle, il n'était pas aussi insensible que ce qu'il pensait. Face à elle, il se sentait plus vivant. Une impression qu'il ne ressentait pas si souvent que cela en ce moment. Si Smaël pouvait apporter le bonheur que Prunille méritait, il n'avait pas son mot à dire. Alors oui, bien sur, Henry allait continuer à douter du garçon, mais il n'allait plus trop lui en parler, au risque de la perdre pour de bon cette fois-ci. Aujourd'hui, il avait fait un pas en avant et il n'avait pas envie d'en reculer de trois. Quand elle lui toucha le bras, le jeune homme eu un geste de recul instinctif. Il ne pensait pas que cela allait arriver un jour, un rapprochement physique entre lui et elle. Et pourtant elle était là, sa main délicatement posée sur lui. Henry fit volte-face avant de la serrer tout contre lui. Il avait besoin de ça, lui montrer par des gestes ce qu'il n'arrivait pas à lui dire par des mots. Sa tête se posa contre le coup de la jeune femme, ses mains la serrant avec douceur. « Je veux pas te perdre. » Il resta là quelques secondes, avant de la repousser gentiment. « C'est assez pour aujourd’hui, tu crois pas ? On peut pas devenir les meilleurs amis du monde en quelques minutes, ce serait trop simple. » Henry éclata de rire. Il se sentait mieux. Un poids dans son corps s'était libéré.

Ce que les personnes de sa famille ignorent, c'est qu'elle est heureuse en ce moment et surtout depuis quelques années. Elle retrouve en Smaël cette confiance qu'elle n'a plus eu, plus ressenti depuis trop longtemps. Pour Prunille, il lui apporte calme, confiance, sérénité et même ce manque de tendresse qu'elle recherche chez un homme et quand on apprend que sa famille ne l'aime pas ou encore qu'elle doit se méfier ou pire, que son propre frère et sa propre soeur lui disent de se méfier de ce mec, car il est louche. Depuis qu'il est dans sa chambre, ce n'est pas le grand amour entre elle et son frère. Elle lui en veut, lui en veut de cette absence qui a créé un grand vide au fond-elle, mais elle sait qu'elle ne peut pas agir ainsi tout le temps, car c'est comme cela qu'elle va le perdre et c'est la sensation qu'elle a eu quelques instant. Depuis quelques semaines, voir quelques mois, la jolie brunette des Halliwell à changé. Se renfermant sur elle-même, s'éloignant peu à peu de sa propre famille, mais surtout ne voulant rien savoir. Trop bornée et déterminée comme sa chère mère Paige, elle a du mal à ouvrir son coeur et même aux personnes de sa propre famille. Se retournant pour la prendre dans ses bras, c'est comme si l'ancienne Prue revenait à elle, comme si tout cela s’effaçait, mais sentir la peau de son frère, son odeur contre elle lui procurait une sensation étrange, mais de sécurité en même temps. Un léger sourire qui était rare chez elle venait de s'afficher lorsqu'il se recula. « On est même très loin de le devenir je pense, la vie n'est pas aussi simple et si facile. » dit-elle en se reculant un peu pour ensuite ouvrir la porte de sa chambre et proposer après un long moment de silence, de venir manger avec elle. Étant une cuisinière hors paire, elle avait eu le don de sa tante et on se demande comment « Une petite faim ? »